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ORIGINE : France |
BIBLIOGRAPHIE :
- Le Costume breton de R.Y. Creston. - Tradition de danse en Basse-Bretagne de J.M. Guilcher. - Toniou Breizh-Izel. Polig Montjarret. - Fiche technique de J. Guihard. |
SITUATION GEOGRAPHIQUE |
Il s'agit précisément de la région qui fait la transition entre le nord Cornouaille et le sud Cornouaille.
Si l'on se réfère au costume, elle comprend les communes de Châteauneuf-du-Faou, Plonevez-du-Faou, Collorec et, partiellement, celles de Landeleau, Laz, Saint-Thois et Saint-Goazec. Les limites naturelles sont les Montagnes Noires au sud, le Ster Goanez à l'ouest, l'Elez ou nord-est et l'Aulne à l'est. |
HISTORIQUE DE LA GAVOTTE DES MONTAGNES ET DE LA SUITE DU PAYS DARLOUP |
Etait autrefois dansée à l'occasion d'assemblées, lors de travaux d'entraide, de mariages, de fêtes de pardons, de foires ainsi que de concours. Danser marquait l'union d'une communauté et permettait aussi (surtout pour les meneurs de chaînes) de se singulariser et de se valoriser aux yeux des assistants.
Si toutefois la gavotte des montagnes était généralement chantée, la gavotte d'honneur n'était quasiment jouée que par des sonneurs venus d'autres régions et empruntant des airs de l'Aven. Aujourd'hui encore, la gavotte est dansée en maintes occasions, mais par un nombre plus restreint de personnes; chants et instruments traditionnels (biniou et bombarde) s'emploient indifféremment pour toute la suite. |
CIRCONSTANCES ET DEFINITION |
Gavotte des Montagnes du Pays Darloup.
Tempo : 176 - 178. Elle était exécutée dans la vie de tous les jours et comprend : - la gavotte (ton simple) avec appel à la danse; - le tamm kreiz, partie de repos; - la gavotte (ton double), plus longue dans la 2ème phrase que dans le "ton simple" (16 temps au lieu de 8). Ces 3 parties sont dansées en chaîne ouverte. |
Suite du Pays Darloup.
Elle était exécutée lors des grandes occasions : noces, pardons, concours de danses (appelée "gavotte d'honneur" quand il y a distribution de prix et de rubans) et comprend : - la gavotte en chaîne courte (garçon-dame-dame-garçon); - le bal à quatre: - le bal à huit. Cette suite présente, dans sa force et dans les airs d'accompagnement, certaines ressemblances avec celle de l'Aven. |
DEROULEMENT |
En chaîne courte ouverte, elle peut également se danser en chaîne longue :
- On part du pied gauche vers la gauche. - Le pied droit vient le rejoindre de côté, avec un léger sautillement. - Le pied gauche s'écarte à nouveau de côté, comme chassé par le pied droit qui prend alors sa place pour se poser aussitôt. - Le pied droit rejoint alors le pied gauche. - Le pied gauche avance toujours de côté. - Le pied droit le rejoint au temps 7, croisant le devant du pied gauche. - Le 8ème temps est alors marqué par la surrection du pied droit posé au sol et le fléchissement de la jambe gauche avec pied levé sans exagération. |
Le type de la Gavotte Darloup, c'est donc le pas chassé aux temps 3 et 4 et un très léger mouvement de recul, plus ou moins prononcé, du pied droit au temps 5, ceci afin de rééquilibrer le corps, avec une tenue de bras à angle droit d'une façon décontractée, et légers sursauts d'accompagnement de ceux-ci aux temps 1, 3, 7/8, suivant le rythme. La légère flexion des genoux, tout au long de la danse, lui donne une forme très souple.
A noter également la position, le long du corps et décontracté, du bras droit du dernier de la chaîne et du bras gauche du meneur, qui sait, à l'occasion, dégager sa chaîne en exécutant parfois 1 tour sur lui-même sans lâcher sa cavalière. |
Note :
Même si, d'après Jean-Michel Guilcher, on a retrouvé le souvenir de "pas dreon" (jusqu'à Plovenez-du-Faou au Nord, Gouezec, Lothey et Pleyben inclus à l'ouest), en ce qui concerne le terme "paz dreon" pour la gavotte Darloup, il ne faut pas exagérer la chose car il ne s'agit nullement d'une gavotte de l'Aven. S'il se fait un léger mouvement de recul au temps 5, il n'y a de nécessaire que ce qu'il faut et suffit pour équilibrer le danseur et la chaîne. Voir Dessin n° 1. |
ANALYSE DU TAMM KREIZ CHATEAUNEUVIEN |
Il se compose d'une ballade et d'une figure sur place, avec mouvements du pied droit et des bras.
Ballade : Elle est marchée sur le côté suivant la cadence de l'air, les bras le long du corps, les danseurs se tenant par les petits doigts, sans autre balancement que le balancement naturel dû à la marche. En fin de ballade, arrêt sur place, avec remontée des bras à angle droit et immobilisation des pieds côte à côte : - le 1er temps n'est marqué que par un sursaut des bras dans cette position; - au 2ème temps, avancée simultanée du pied droit et du bras, et maintien de ceux-ci avec un léger sursaut au 3ème temps; - aux 4ème et 5ème temps, retour à la position de départ; - aux 6ème et 7ème temps, avancée identique aux 2ème et 3ème temps; - au 8ème temps, retour du pied droit et des bras en position de départ. Dans cette position, s'enchaîne une nouvelle série de 7 temps. Fin de la figure sur place au 16ème temps, avec retour des bras en position basse le long du corps et du pied droit sans "frappé" afin d'être prêt pour une nouvelle ballade. |
Note : Pour certains airs de tamm kreiz, il peut être difficile de savoir à quel temps poser le pied droit en avant, puisqu'il s'agit de partir avec un temps de retard et, qu'à la fin au 8ème temps, il n'y a pas de "frappé", mais seulement le retour du pied droit. |
Le 1er temps peut être marqué, soit par un sursaut des bras sur place en marquant élastiquement le temps, soit en avançant les bras à mi-course par rapport à l'amplitude totale jusqu'au temps 2. |
BAL A QUATRE |
Il comprend une ballade par couples et une partie dansée sur 32 temps entre 2 couples.
En fin de danse en chaîne courte de la gavotte, les 2 couples se séparent et se tiennent par la main droite, le bras gauche du cavalier en position basse décontractée, la main gauche de la cavalière tenant la jupe. Les 2 couples ainsi formés se déplacent circulairement sur la gauche en marchant sur l'air de la ballade. En fin de ballade, arrêt sur place avec remontée des bras droits à mi-hauteur pour commencer la partie dansée : - les cavalières se séparent de leur cavalier au temps 1; - au 2ème temps, les dames se prennent de leur main gauche en se croisant tandis que les garçons restent sur place en exécutant le pas de gavotte; - aux temps 3 et 4, les dames, se tenant de leur main gauche, continuent leur progression et prennent, de leur main droite, la main droite du cavalier d'en face; - au temps 5, au moment précis où cavalier et cavalière se saisissent de la main gauche, est formé ce que l'on peut appeler le "carré" pendant quelques dizièmes de seconde (forme de losange); - les dames lâchent alors le cavalier auquel elles tournent désormais le dos et reviennent à leur place intiiale sur les temps 6, 7 et 8, aidées par leur cavalier respectif ens e tenant par leur main gauche, celui-ci tournant sur place sur sa gauche. Suivant l'usage de certaines communes, il peut alors guider discrètement sa cavalière de sa main droite placée à la taille de celle-ci. Cette figure s'exécute donc 4 fois sur une période de 8 temps chacune. Au 32ème temps, le cavalier et la cavalière se retrouvent en position de départ en se tenant par la main droite en position basse. Voir Dessin n° 2 : Ballade marchée et Dessin n° 3 : Figure dansée. |
Note :
Durant cette partie dansée, les cavaliers restent sur place pendant les 4 premiers temps, mais se déplacent en tournant sur leur épaule gauche pour accompagner leur cavalière aux temps 5, 6, 7 et 8. Pendant les 32 temps de cette partie dansée, l'enseumble cavaliers et cavalières évolue circulairement de 360° maximum, soit 1/4 de tour pour 8 temps. Toutefois, c'est plus à la cavalière de tourner autour de son cavalier aux temps 5, 6, 7 et 8, qu'à celui-ci de se déplacer. |
BAL A HUIT |
En fin de bal à quatre, les 2 groupes de 4 se rejoignent en s'intercalant (garçons et dames) pour former un cercle, face au centre.
Sur l'air du bal à huit, les danseurs se déplacent vers la gauche, sur le pas de la gavotte en chaîne courte précédemment expliqué. Au bout de 16 temps (2x8), ainsi effectués avec les bras qui se balancent d'avant en arrière en position basse, c'est le moment de la figure. Chaque dame lâche le danseur qu'elle a à sa droite et, tenue par la main droite en position haute de son propre cavalier, va se placer en face de lui et le saluer aux temps 3 et 4 pour reculer en tournant sur son épaule gauche et prendre la place (face au centre) de la dame qui était à gauche de son cavalier au temps 8 précédent. Le "lancé" de dame au temps 5 de la part du cavalier n'a lieu qu'au début du bal à huit. La suite de la figure comporte la progression de la dame vers la gauche jusqu'au temps 8 pour prendre la place de la cavalière précédente. Ces déplacements de la dame durent 32 temps, jusqu'à ce qu'elle ait retrouvé son cavalier initial à sa gauche. recommence alors une nouvelle ballade sur le pas de gavotte. Le schéma de déplacement des dames évoque une "étoile". Durant le déplacement des dames, mains à la jupe, et à partir du salut, les garçons, quant à eux, reculent en dansant pour laisser passer les dames jusqu'aux temps 3 et 4 et avancent très légèrement vers le centre, pour retrouver leur place initiale au 32ème temps. Recommencer alors une ballade dansée sur 16 temps. Ballade : Déplacement sur la gauche sur pas de gavotte avec balancement des bras suivant le rythme. Voir Dessin n° 4 pour la "Ballade dansée". Voir Dessin n° 5 pour la "Figure en étoile" : Déplacement des danseurs. Durant leur déplacement, les dames sont toujours tournées faced vers le centre et passent de dos devant les cavaliers qui reculent à ce moment. |
CONCLUSION |
Cette fiche technique ne prétend pas tout dire sur le sujet. Elle a été établie à partir de données personnelles, mais aussi grâce à l'aimable collaboration de Yann Le Meur, d'André Hellec, du cercle Celtique de Plonevez-du-Faou et de Jacqueline Le Guen.
Nos remerciements vont également à Georges le Meur, ancien président du Cercle Celtique Roz Aon de Chapteauneuf-du-Faou et maire de cette commune, pour ses conseils compétents. |